Vous en voulez un, un beau conte de fée pour partir gaiement en vacances ? Mercredi dernier, j'allai à Londres m'asseoir autour d'une table où j'avais rassemblé pour l'occasion le directeur marketing de Hi-Tec et le directeur de la chaine anglaise Travel Channel pour qu'ils trouvent un accord afin de financer la traduction de notre long métrage en anglais. Car si la série cartonne outre atlantique, notre long métrage n'a été vu pour l'instant que par un public francophone. L'idée parait simple mais cela fait depuis cinq ans qu'elle me tenait en échec après moultes tentatives (que cette fois-ci je n'ai pas comptées...) Bref le film qui avait gagné sept palmes, ancres, toison, aigle ou autre coucougnette dorée, n'était toujours pas traduit, donc je ne pouvais décemment pas faire de conférence en anglais pour soutenir la sortie miraculeuse de nos livres dans cette belle langue de Shakespeare. (cf l'intervention de l'ange Gabrielle !) Mes amis se mettent se mettent d'accord, cela va se faire avec nos voix que nous allons encore enregistrer gracieusement cet été en studio à Londres pour ne pas saler la note, nous allons fêter tout cela au restaurant, et je reprend mon train sous la manche soulagé et heureux de ce pas en avant et de la perspective de conférences que nous allons enfin pouvoir faire en anglais, notamment en Afrique du sud pour la sortie de notre livre en septembre chez Jacana (tournée dans des cafés-théatres prévue fin octobre - début novembre) et nombreuses retrouvailles en perspective !

Viens s'asseoir en seconde à mes côté une cinquagénaire anglaise. Noyé dans mes pensées j'attrappe des bribes de la conversation qu'elle a avec deux copines : elles vont marcher dans le massif des Ecrins. Je me dis que si j'embraye sur la marche, mon voyage risque d'être particulièrement bavard et fastidieux, et je suis fatigué. "Sois modeste pour une fois" Alexandre me dis-je, ne la ramène pas, retiens ta langue reste dans ton coin et profites-en pour te reposer avant de reprendre travaux, écriture et tutti quanti. Mais chassez le naturel, il revient au galop : à la faveur de photos d'Ulysse que je regardais sur mon petit appareil comme tout papa gateux qui s'éloigne de sa progéniture ne serais-ce qu'une journée. Je vis en effet que ma voisine se tordait le cou pour identifier l'objet de mes regards béats : je n'y tins pus et la conversation fut engagée. Quel âge a-t-il ? ect... A Londres en vacances ? (j'étais habillé en touriste.) "Non, pour le travail". "Quel genre de travail ?" Et nous voilà partis.... Son amoureux est cycliste hollandais. Il est mis au parfum dans la minute par Blackberry de mon tour du monde à bicyclette. La minute d'après il nous répond qu'il l'a lu en allemand et demande si c'est bien moi qui ai marché avec Sonia en Afrique ! Ma voisine ne se sent plus de joie, et me demande un autographe pour son ami. Ma vanité était flattée, et l'histoire aurait pu en rester là. "Mais qu'avez vous fait à Londres ? ", "Je me suis arrangé pour notre film Africa Trek soit traduit en anglais.", "Ah parcequ'il y a un film ? C'est incroyable ma meilleure amie est la présidente du festival du film d'aventures de Lake District en anglais : écrivons lui !" (Nous n'avons même pas encore pénétré le tunnel sous la manche !) Ann Martin nous répond dans la foulée : "Incroyable cela fait plusieurs années que j'attend une version anglaise : je programme leur film pour novembre prochain..." Entre ce board meeting et ce Magical mystery train meeting, je n'avais adressé la parole à personne ! Et je faillis ne pas le faire avec ma voisine de train, par fatigue et vanité...

Morale de l'histoire : le verbe est créateur, il faut parler à son voisin pour que les choses arrivent. "Et tout l'univers conspire à ce que vos rêves se réalisent..." (P.Coelho)

Vous voulez voir Margaret Ingham, ma petite conspiration angélique de ce jour ? La voilà !

Bonnes vacances pour ceux qui en prennent.

Alexandre

margaret ingham web